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thought's house thoughtshouse thought's house articles première page articles précédents articles suivants dernière page communiquer profil de l'auteur contacter l'auteur ajouter à vos favoris catégories aucune catégorie. archives avril 2012 ( 2 ) mars 2012 ( 1 ) février 2012 ( 16 ) rechercher dans ce blog mots-clés blog créé avec cowblog liens la chronique d'ema no et moi : portrait de la solitude. samedi 28 avril 2012 à 18:00 c’est mon premier article sur un livre, je dois vous avouer que ce n’est pas simple, on ne peut pas, comme pour une série ou un épisode, accélérer jusqu’à la scène désirée, où le revoir au cours d’une soirée, surtout pour moi qui lit lentement. relire l’histoire me prendrais plusieurs semaines, et ne ferai pas avancer ma réflexion, alors j’ai fait avec ce que je me souvenais. j’ai essayé de retrouver des détails qui me semblaient flou, mais pour être honnête, c’est comme rechercher une aiguille dans une botte de foin, alors j’ai un peu triché et me suis servi de notre ami internet. avant de commencer à vous baratiner de toute ma réflexion, quelques mots sur l’auteur et le résumé du livre. l’auteur : apparue discrètement sur la scène littéraire, delphine de vigan a su se faire une place de choix parmi les écrivains français. directrice d'études dans un institut de sondages, la jeune femme écrit le soir, sans prétendre à la carrière de romancière qui sera la sienne, avant de pouvoir vivre de sa plume. après la parution, en 2001, d'un premier récit d'inspiration autobiographique intitulé 'jours sans faim', c'est avec le recueil de nouvelles 'les jolis garçons' et le roman 'un soir de décembre', deux ouvrages sur le thème de la désillusion amoureuse, que l'écrivain gagne le coeur d'un large public. un bouche à oreille enthousiaste contribue au triomphe de 'no et moi', l'histoire d'une rencontre entre une adolescente surdouée et une jeune sdf qui vaut à son auteur d'être plébiscitée par les libraires (prix des libraires 2009) et les lecteurs. mêlant avec justesse les dimensions sociale et intime, l'écrivain poursuit dans ce registre avec le roman 'les heures souterraines', paru en 2009. en 2010 sort l'adaptation cinématographique de 'no et moi' par zabou breitman. son roman 'rien ne s'oppose à la nuit' est publié en août 2011 par les éditions jc lattès. l’histoire : lou bertignac a 13 ans, un qi de 160 et des questions plein la tête. les yeux grand ouverts, elle observe les gens, collectionne les mots, se livre à des expériences domestiques et dévore les encyclopédies. enfant unique d'une famille en déséquilibre, entre une mère brisée et un père champion de la bonne humeur feinte, dans l'obscurité d'un appartement dont les rideaux restent tirés, lou invente des théories pour apprivoiser le monde. a la gare d'austerlitz, elle rencontre no, une jeune fille sdf à peine plus âgée qu'elle. no, son visage fatigué, ses vêtements sales, son silence. no, privée d'amour, rebelle, sauvage. no dont l'errance et la solitude questionnent le monde. des hommes et des femmes dorment dans la rue, font la queue pour un repas chaud, marchent pour ne pas mourir de froid. " les choses sont ce qu'elles sont ". voilà ce dont il faudrait se contenter pour expliquer la violence qui nous entoure. ce qu'il faudrait admettre. mais lou voudrait que les choses soient autrement. que la terre change de sens, que la réalité ressemble aux affiches du métro, que chacun trouve sa place. alors elle décide de sauver no, de lui donner un toit, une famille, se lance dans une expérience de grande envergure menée contre le destin. envers et contre tous. vous l’aurai compris, « no et moi », c’est l’histoire de la rencontre entre un petit génie en quête de réponse et une jeune sdf désabusé. ce qui ressort de ce roman est, pour moi, le portrait de la solitude que dresse l’auteur au fur et à mesure de l’histoire. il sera donc question dans cet article de solitude : la solitude « explicite », avec des personnages littéralement abandonnés ; la solitude « implicite », avec une famille brisée ; et la lutte contre la solitude, avec une enfant prête à tout pour les personnes qu’elle aime. l’auteur nous propose tout d’abord un portrait d’une solitude tout à fait explicite, avec deux personnages abandonnés par leur famille, no et lucas. no représente la personnification de la solitude dans le roman. c’est une jeune sdf d’à peine 18 ans sur qui lou bertignac (la narratrice) va faire un exposé. nous allons donc découvrir, tout au long de l’histoire, l’enfance peu commune de la jeune femme. avant même sa naissance, elle est victime d’abandon, puisque sa mère ne la désirait pas, elle refusait même de la regarder quand no est née. elle sera donc élevée par ses grands-parents jusqu’à que l’un d’eux meurt et que l’autre se sente incapable de s’occupé de la jeune nolwenn. elle va donc aller vivre avec sa mère et son beau-père. lui est totalement correcte avec elle, même gentil. sa mère, par contre, la rejette totalement, l’insulte et refuse même qu’elle soit dans la même pièce. au bout d’un certain temps, no va être mis à la porte de chez sa mère et vivre entre les familles d’accueil et les foyers d’hébergement. mais lorsqu’elle va avoir 18ans, elle devra renoncer à tout ça et se retrouve à la rue, livré à elle-même. lucas, quand à lui, est un élève de la classe de lou. agée de 17ans (je suis plus très sûr), il vit totalement seul dans un grand appartement. ses parents sont divorcés, son père ne vient plus depuis qu’il sait que sa mère à un nouveau compagnon. mais cette dernière n’est guère plus présente puisqu’elle habite avec son ami. elle vient de temps en temps lui rendre visite, mais ne reste pas très longtemps, lui laissant juste de l’argent, pour qu’il puisse se nourrir. une femme de ménage vient toutes les semaines pour entretenir l’appartement, mais lucas ne la croise que très rarement puisqu’il va en cours pour occuper ses journées, et surement pour se sentir un peu moins seul. lucas et no sont tout le deux des personnages abandonné par leur famille. no se retrouve dans la rue, livrée à elle-même, lucas est livrée à lui-même dans un appartement entretenue par une inconnue et payer par sa mère. leurs points communs, c’est qu’ils manquent tous les deux d’amour, d’affection et de soutient. la solitude est beaucoup moins explicite dans la famille bertignac qui sait faire preuve de beaucoup de faux-semblants. contrairement à no et lucas, lou grandit dans une famille dite « normale », avec un père et une mère. mais en réalité, la famille n’est pas unie. les moments qu’ils passent ensemble ne sont que des scénarios prédéfinis, qu’ils répètent indéfiniment. ils ne font que faire semblant d’être une famille. a l’origine de cette désunification, il eut la mort de leur second enfant thaïs, alors encore qu’un nourrisson. avant cette tragédie, leur famille était complétement heureuse et épanouit. la mère est ensuite tombée dans la dépression. elle est complétement absente, et réalise les tâches quotidiennes sans aucun enthousiasme. elle ne s’occupe pas de sa fille, ne s’y intéresse même pas. le père, quand à lui, doit tout assumer seul. il a été en quelque sorte abandonné par sa femme. il est surpassé par les événements et n’a pas la force de s’occuper de tout, il laisse donc sa jeune fille de 13ans se débrouiller seule. depuis que sa sœur est morte, lou est un peu abandonné, voir totalement, par ses parents. c’est une jeune fille précoce (elle a sauté deux classes), avec une légère phobie sociale, s’isolant des autres élèves de sa classe. sa vie semble être une succession de faux-semblants sur lesquels elle s’interroge, et auxquels elle participe en jouant les fausses petites filles dans sa fausse famille. elle se sent rejetée, surtout par sa mère qui ne lui porte quasiment aucun intérêt et ne se comporte pas comme une vraie mère. lou ira même jusqu’à dire que sa mère ne l’aime et ne l’a jamais aimé. elle doit donc faire face seule à ses incertitudes, s’efforçant de tout garder pour elle. mais